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Appel à publications - "La nouvelle histoire de l’âge de la poudre à feu en Asie", revue Bellica

  • effervescencesmedi
  • 8 nov.
  • 4 min de lecture

Ce numéro de la revue Bellica a pour ambition de regrouper des articles traitant de cette nouvelle histoire de « l’âge de la poudre à feu » en Asie allant du Xe siècle au temps présent. En prenant pour objet d’étude des origines, évolutions, usages et conséquences de l’usage des armes à feu en Asie depuis un millénaire, cette collection d’articles vise à mettre en relief l’ouverture récente de l’histoire militaire sur le monde non-occidental sans pour autant nier son importance.

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On le sait, lorsque les Mongols frappèrent à la porte de l’Europe au xiiie siècle, ils apportèrent une matière qui allait transformer l’avenir de la guerre en Occident : la poudre à feu venue de Chine. Les Européens se précipitèrent pour mettre la main sur la recette avant de produire la leur et leurs propres armes à feu. La suite est bien connue : de longues périodes de guerre en Europe firent progresser la qualité et l’efficacité de ces armes. Les chefs locaux rivalisèrent dans une course aux armements qui profita d’abord aux États qui avaient la capacité financière de s’équiper, alors que de nouveaux types de formations militaires, de fortifications et d’organisation politiques plus centralisées émergèrent. Cette « révolution militaire », rendue célèbre par Michael Robert et Geoffrey Parker, avait cependant un corollaire implicite : les Chinois avaient peut-être inventé la poudre noire, mais ils se seraient peu servis des armes à feu ; il n’y aurait donc pas eu de « révolution militaire » en Asie.

Or, depuis une trentaine d’années, une nouvelle génération de chercheurs démontre que les choses ne sont pas si simples. Bien avant l’expansion européenne du xve siècle, les dirigeants de la Chine, de la Corée, du Japon et du Vietnam avaient lancé leurs États dans la recherche, le développement et le déploiement des armes à feu. Comme à l’Ouest, des périodes prolongées de conflit en Asie orientale ont stimulé le progrès de la science militaire et la fabrique d’armements efficaces. Cela a conduit à des améliorations tactiques et logistiques, ainsi que dans l’organisation des fortifications et dans l’exercice des hommes de troupe. Précurseur  de cette nouvelle histoire globale de la guerre, Tonio Andrade a forgé la notion d’« âge de la poudre à feu » pour décrire cette révolution militaire asiatique s’étendant sur une longue période allant du xe au xixe siècle.

Ce numéro cherche à se placer dans la continuité de ce mouvement historiographique, et à explorer cet âge de la poudre à feu en Asie du xe siècle au temps présent. Les propositions d’articles pourront ainsi aborder les inventions, les innovations et les transformations des armes à feu en Asie, comme les améliorations tactiques, opérationnelles et stratégiques qui les accompagnèrent. La relation entre l’usage des armes à feu en temps de guerre et les transformations sociopolitiques qu’elle a pu susciter en Asie semble également un terrain d’investigation prometteur. Les propositions pourront également s’attacher à d’autres périodes que celle du Moyen Âge et de l’époque moderne. L’utilisation des armes à feu asiatiques lors des guerres coloniales au xxe siècle reste ainsi un sujet encore peu exploré, tout comme la maîtrise et l’utilisation de l’artillerie portative et lourde dans les guerres de décolonisation. On sait comment l’armée de Vo Nguyen Giap a fait tomber les troupes françaises à Dien Bien Phu grâce à l’artillerie et comment la maîtrise des armements modernes avait permis aux Japonais de s’imposer aux Russes, cinquante ans plus tôt. S’agissait-il pour autant de « révolutions militaires » ? Les approches globales et comparatistes seront donc les bienvenues, comme celles qui analysent les « convergences » et « divergences » entre l’Asie et l’Occident ou entre les « empires de la poudre de feu », chers à William McNeil, dans une perspective globale.


Les propositions sont à envoyer avant le 1er décembre 2025, accompagné d’un résumé de 250 mots contenant une description du projet, une problématique et un titre provisoire) ainsi que d’un CV à Christopher Goscha goscha.christopher@uqam.ca.


Après la date de tombée de l’appel à contribution, les responsables du dossier thématique et les membres du secrétariat éditorial examinent la pertinence des propositions au regard de la thématique du dossier et de la logique scientifique du volume.

À cette étape, des modifications au projet peuvent être demandées à l’auteur. Si la proposition est retenue, les auteurs disposent de 6 mois pour rendre leurs articles.

Ces articles font ensuite l’objet d’une première relecture par le comité éditorial qui émet un avis, informant de l’envoi de l’intégration, ou non, de son article au processus éditorial.

Les articles retenus font l’objet d’une double évaluation en aveugle par les pairs : la première, interne, par un membre de la revue, la seconde, externe, par un expert du champ disciplinaire et de la thématique de l’article.


Comité éditorial :

Ariane Boltanski, Philippe Bragard, François Cadiou, Jonas Campion, Laurent Capdetrey, Philippe Clancier, Emmanuel Debruyne, Patrick Dramé, Mathieu Engerbeaud, Gilles Ferragu, Bertrand Fonck, Stéphane Gal, Pauline Lafille, François Lagrange, Julie Le Gac, Marie-Adeline Le Guennec, Julien Loiseau, Claire Miot, Silvia Mostaccio, Nicolas Patin, Clément Puget, Mathias Thura, Laurence Van Ypersele, Laurent Vissière, Mathieu Vivas, Paul Vo-Ha, Abes Zouache.

 
 
 

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