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Appel à communications - " Les animaux dans les sociétés et les arts de l’Antiquité à nos jours ", Poitiers

  • effervescencesmedi
  • il y a 3 heures
  • 3 min de lecture

Chaque année, l’association JANUA des jeunes chercheur·euses inscrit·es en Master et en Doctorat au CESCM, au Criham et à l’HeRMA de l’Université de Poitiers, organise une journée d’étude. Cette journée interdisciplinaire, ayant vocation à valoriser les travaux de jeunes chercheur·euses (étudiant·es de Master 2, doctorant·es et post-doctorant·es ayant soutenu leur thèse depuis moins de trois ans), portera en 2026 sur la thématique des Animaux dans les sociétés et les arts de l’Antiquité à nos jours.


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La publication en 1984 du livre Les Animaux ont une histoire de Robert Delort a marqué un tournant dans l’historiographie française en réintroduisant les animaux dans le champ des études historiques, alors que même les tenants de l’École des Annales les avaient négligés. D’objets de l’histoire, les animaux en devenaient les sujets. L’intérêt universitaire pour les animaux est pourtant ancien. Dans la première moitié du xixe siècle, anthropologues, historiens, philosophes et naturalistes questionnent la domestication dans le cadre de discussions sur les liens entre histoire naturelle et « grande » histoire. Cependant, la structuration épistémologique des sciences humaines au tournant de 1900 a conduit à leur séparation d’avec les sciences naturelles et à l’exclusion des animaux de leur champ d’étude. À partir des années 1980, le renouveau des études historiques sur les animaux s’inscrit dans le décloisonnement des sciences humaines associé à l’Histoire des mentalités, avec les travaux de Michel Pastoureau notamment. Plus récemment, deux grandes orientations se sont dessinées, qui sous-tendent les recherches actuelles en France. D’une part l’« histoire éthologique » menée par Éric Baratay, écrite depuis le point de vue des animaux ; d’autre part, l’ « histoire politique des animaux » de Pierre Serna interrogeant les liens entre événements politiques et modalités de l’exploitation animale [Piazzesi, 2020].

À une époque où le spécisme est questionné, comment définir les « animaux » ? Cette catégorie a-t-elle évolué au cours du temps, de l’Antiquité à nos jours ? Pour le Moyen Âge, dans ce monde où le « surnaturel » est omniprésent [Bartlett, 2008], où situer les monstres [Maud Pérez-Simon, Pierre-Olivier Dittmar, 2024] ? Dans un monde où, lorsque l’on parle des espaces dominés par l’Ecclesia chrétienne, le récit biblique anthropocentré définit les « bestiæ » comme soumises à l’homme de sexe masculin et où toute description d’un monde « naturel » est conditionné par la Genèse, comment inscrire les animaux dans une interprétation sociale des rapports entre hommes ?

La place des animaux, entre sociétés humaines et espaces « naturels », est multiple. Des animaux que l’homme « met au travail » et qui vivent parfois au cœur même de la maisonnée, des animaux qui peuplent les espaces « sauvages » et qui peuvent être chassés, aux animaux mythiques, mythologiques, déifiés, vivant dans les temples et les rituels des hommes, la diversité des rapports entre humains et animaux ne cessent de questionner leur place dans le monde des hommes. Véritables « fait social total » tel que l’a défini Marcel Mauss en 1925, ils questionnent les contours de sociétés en perpétuelle évolution. Les travaux de Philippe Descola sur les rapports entre nature et culture rappellent eux aussi que s’intéresser aux animaux dans les sociétés et les arts, c’est questionner les systèmes de représentation des sociétés, i.e. les systèmes de valeurs, d’idées, de jugements et de représentations qui structurent les rapports des individus entre eux et avec ce qui les entoure.

La présente journée d’étude s’attachera à étudier les animaux dans toutes leurs dimensions en interaction avec les humains, ainsi que pour eux-mêmes. Pour cela, les propositions de communication, qui s’inscriront en archéologie, en histoire, en histoire de l’art, en littérature ou en musicologie, seront réparties selon quatre axes et pourront en recouper plusieurs.


 
 
 

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