Article - " Le parfum des fleurs : pouvoir curatif, symbolique et émotionnel dans les cosmétiques et la médecine de la culture hispanique médiévale ", Julia Roumier et Gisela Coronado Schwindt
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Julia Roumier
Spécialiste de l’Espagne du bas Moyen âge et de la première modernité, maîtresse de conférences à l’Université Bordeaux-Montaigne (AMERIBER). À la suite d’un doctorat, consacré aux récits de voyages et de pèlerinages, mes recherches ont porté sur le rapport à l'étranger, l'expérience du voyageur et la construction du savoir. Puis, le corps, la dimension sensorielle et matérielle se sont imposés, avec une HDR centrée sur le faste somptuaire et une délégation IUF (Membre Junior 2022-27).
Liste des publications et travaux: https://ameriber.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/membres/les-enseignant-e-s-chercheur-e-s/roumier-julia.html
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Gisela Coronado Schwindt
Spécialiste de l’Espagne du bas Moyen âge et de la première modernité, maîtresse de conférences à l'Université Nationale du Centre de la Province de Buenos Aires (Argentine) et l'Université Nationale de Mar del Plata (Argentine). Ses recherches portent sur l'histoire de la Castille au cours du Bas Moyen Âge et du début de l'époque moderne à travers les postulats de l'histoire des sens.
Liste des publications et travaux: https://socunicen.academia.edu/GiselaCoronadoSchwindt

Tacuinum sanitatis, vers 1445-1450. Paris, BnF, ms latin 9333, f. 36v.
Introduction : l’odeur des fleurs
Au Moyen Âge, les fleurs étaient omniprésentes, des jardins monastiques et couronnes élaborées des dames aux offrandes religieuses. Au-delà de l'esthétique, leur symbolique nourrissait l’idéologie et l’imaginaire[1]. Chaque fleur reflétait vertus, passions ou statut social. Ce langage floral, bien que moins formel qu'à des époques ultérieures, imprégnait la culture médiévale, influençant la littérature, l'art et la vie quotidienne. Les fleurs transcendaient ainsi leur simple fonction décorative lors de fêtes et banquets de la noblesse, servant à orner les tables et à accompagner les plats. Cependant, leur importance majeure résidait dans leurs parfums, dimension sensorielle sur laquelle ce travail se concentrera à travers l’étude de recueils de recettes, manuels de cosmétique et de médecine, chroniques et traités issus du monde hispanique.
Au Moyen Âge tardif, l’Espagne fut un creuset multiculturel où les odeurs et les paysages olfactifs constituaient un langage structurant la vie sociale, religieuse et quotidienne. L'odorat était perçu comme un sens fondamental pour interpréter le monde[2], opposant les bonnes odeurs aux mauvaises. Les premières étaient associées à la santé, à la sainteté, à la vertu. L'encens, la myrrhe et les parfums étaient utilisés dans la liturgie comme offrande et louange à Dieu. L'odeur de sainteté propre aux corps des saints exhalait un parfum agréable comme preuve de la grâce divine. Dans la littérature, comme dans les Miracles de Notre Dame (1246-1252) de Gonzalo de Berceo, la « douce odeur » était un recours récurrent pour évoquer le sacré et la présence de la Vierge Marie. Les mauvaises odeurs représentaient la maladie, le péché, la corruption ou la pourriture. La puanteur des corps et des villes était considérée comme une manifestation du mal. On pensait que les mauvaises odeurs étaient à l'origine des maladies, ce qui conduisit à la mise en place de mesures médicales et d'hygiène basées sur la recherche de parfums pour contrer l'air vicié, en particulier en milieu urbain[3].
Au sein de la culture hispanique du bas Moyen Âge, les fleurs portaient donc une puissance curative et émotionnelle, en particulier dans le soin et la cosmétique, qui doit être comprise en lien avec des usages médicaux. Toutefois sa praticité dépendait de progrès techniques, en particulier celui de la distillation[4], permettant de préserver les odeurs volatiles et fugaces des fleurs fraîches des jardins.
Les fleurs et le jardin
Au Moyen Âge, le cosmos, le corps humain et le corps social étaient conçus de manière analogue, c’est-à-dire comme des entités organiques et hiérarchiques en interaction constante. Dans ce contexte précis, la société hispanique peut être pensée comme un corps nécessitant des soins tant internes (médecine) qu'externes (cosmétique et esthétique). Suivant cette analogie, le jardin, fonctionne comme un cadre de référence essentiel[5], où les fleurs jouent un rôle fondamental. Le jardin éclaire les préoccupations spirituelles, esthétiques et sanitaires de l'époque.
Au Moyen Âge, la convergence des cultures, en particulier l'influence islamique en territoire hispanique, permit d’enrichir cette relation avec les fleurs[6]. Cette interaction s'est manifestée dans la dimension symbolique, mais a également eu un impact significatif sur les connaissances techniques et pratiques relatives à leur culture et à leur utilisation. Dans leur travail sur la circulation botanique, Élisabeth Motte, Mélissa Barkat et Rachida El Ghannami soulignent l’importance des fleurs dans la culture d’al Andalus et la culture islamique[7]. En outre, les autrices insistent sur le rôle de l’odeur dans l’adoption des plantes médicinales venues d’autres pays, apportées par des populations autochtones américaines et européennes.
Les jardins étaient des espaces clefs des cloîtres monastiques et des palais nobles à l’époque médiévale[8]. Le jardin monastique était organisé en parterres autour d'un point central, qui était souvent une fontaine, un lavabo ou un puits. On y cultivait principalement des plantes aromatiques et médicinales, avec une proportion moindre d'espèces décoratives. Ces espaces étaient conçus pour évoquer le paradis, le plaisir olfactif y contribuait[9]. Des fleurs telles que des roses et des lys, représentaient la Vierge. Dans les cloîtres de Catalogne, on trouve notamment la présence de citronniers et d'orangers depuis le XIIe siècle[10]. Les palais étaient peuplés de fleurs à la fois en plein air et dans les espaces intérieurs à travers l'art et les tapisseries. Le service de table de la royauté se caractérisait également par des motifs végétaux[11]. Cette esthétique stimulait indirectement l'odorat. Encens et parfums diffusaient les fragrances florales, ravissant les sens des résidents[12].
Les fleurs étaient ainsi appréciées pour leur odeur, qu’elles soient cueillies ou encore sur la plante, et les jardins étaient conçus avec cet objectif : « Les orangers […] sont des arbres très agréables par leur verdure et par l’odeur de leurs fleurs »[13]. Dans un usage plus intime et corporel, les fleurs constituaient aussi des ingrédients de choix pour parfumer les soins de beauté, communiquant au produit les vertus attachées à leur symbolique.
Les fleurs dans les usages cosmétiques
Malgré les restrictions religieuses et les défis de l'époque, les cosmétiques et parfums ont joué un rôle crucial dans la société médiévale. Non seulement ils étaient utilisés pour l'hygiène personnelle et les soins de la peau, mais ils étaient également un moyen de démontrer le statut social et avaient d'importantes utilisations médicinales.
Dans les nombreux ouvrages hispaniques de conseils pour le soin du corps, les fleurs abondent[14] : l’un des plus anciens en langue européenne est le catalan Llibre de Sent Soví (un manuscrit de 1313 environ), le Flos de medicine o Receptes del tresor de Beutat de Manuel Dies (1412-1443), ou encore El Libre de les dones (Livre des femmes) de Jaume Roig (vers 1460).
On trouve dans ces réceptaires, des compositions faites de pétales de fleurs et de parfums servant à garnir de petits coussins parfumés[15]. Les fleurs les plus utilisées sont le jasmin, la fleur d’oranger, le nard, la violette, la jonquille, et la rose. Dans l’anonyme Manual de mugeres[16], rédigé entre 1475 et 1525, la fleur d’oranger (azahar) est citée trentre-trois fois, en particulier dans la confection de pommes odorantes dites « réconfortantes », ce qui montre leur vertu émotionnelle[17]. L’eau de rose (agua rosada) y est citée vingt-quatre fois. Les propriétés attribuées à la rose[18]sont liées à sa forte symbolique, son omniprésence dans la littérature en témoigne. Aux XIIᵉ et XIIIᵉ siècle, les croisés ramènent du Proche-Orient de nouvelles variétés de roses dont la mythique rose de Damas. Le Manual réunit des recettes utilisant l’eau de rose en parfum, en cosmétique et en cuisine[19].
Les fleurs sont une source d’odeurs délicieuses mais considérées comme simples, provenant directement de la nature, elles n’ont pas la dimension artificieuse des parfums complexes. Ainsi Cristóbal de Villalón oppose-t-il les hommes proches de la nature et ceux pervertis par le raffinement pernicieux des parfums plus capiteux. Il est à ses yeux naturels à l’homme de rechercher le plaisir odorant des fleurs :
Si les brutes veulent dormir pour se reposer naturellement, elles le font uniquement dans les champs, parmi les herbes et les fleurs fraîches et odorantes, et le matin venu, elles vont faire de l'exercice pour que la nature les élève ; […]. Les bêtes n'ont pas d'autres odeurs ni parfums que ceux que la nature leur a donnés, ou ceux, doux, des herbes dont elles se nourrissent : mais les hommes cherchent à rapporter des épices d'Arabie, des Indes et d'Égypte, encens, musc, benjoin : ils fabriquent aussi des pâtes et des confiseries plus douces à base d'ambre, de musc de civette, de storax et de nombreux autres onguents précieux et épices odorantes. Et pour se délecter dans leurs actes vénériens, ils s’aspergent et se lavent avec des eaux et des huiles extraites de ces épices et fleurs et herbes : comme les roses, les lauriers, la fleur d'oranger, le trèfle et le jasmin[20].
L'obsession pour les parfums se reflète dans la profusion d'ingrédients floraux destinés aux cosmétiques. On retrouve l’importance des fleurs et en particulier de la rose dans la Celestina où sont décrites les étagères chargées des ingrédients dont elle compose ses produits[21]. La création d'eaux aromatiques était une pratique courante, utilisant des essences telles que la rose, la fleur d'oranger et le jasmin, mélangées à du vin pour intensifier leurs qualités odorantes. Les fleurs étaient la pierre angulaire d'une alchimie de la beauté ; la camomille, la fleur de sureau et la lavande étaient transformés en toniques, onguents et huiles destinés à embellir le visage et à masquer les odeurs moins agréables. Les eaux florales servaient aussi à garnir des bijoux parfumés ou encore à imprégner linge corporel et linge de lit[22]. Mais si le pouvoir subtil et attrayant du jardin était le socle de l'ancienne routine de beauté encore fallait-il parvenir à en stabiliser le parfum.
Le problème de la fugacité du parfum floral et le besoin d’innovation technologique
Les fleurs apparaissent comme un parfum éphémère. Les odeurs les plus valorisées, car considérées comme plus puissantes, sont plutôt d’origines animales et/ou minérales car elles sont plus puissantes et durables (benjoin, ambre gris, musc de civette, …). Le parfum à base d’alcool n’apparaît en Europe qu’au XIVe siècle, avec l’« Eau de la Reine de Hongrie », composée de vin et de romarin et, selon la légende qui l’entourait, formait une véritable source de jouvence[23].
Le procédé de macération consistait à maintenir une substance solide immergée dans un liquide à température ambiante dans le but de la ramollir ou d’en extraire les parties solubles. On utilisait de préférence de petits récipients en verre, scellés, dans lesquels étaient introduites les matières à traiter et qu’on laissait au soleil plusieurs jours[24]. Les nombres symboliques neuf et quarante revenant dans ces préparations attestent d’une dimension superstitieuse.
La distillation à l’alambic change la donne en permettant la préservation du parfum floral. Au Xe siècle, Abū al-Qāsim Khalaf ibn Abbās al-Zahrāwī, médecin de Cordoue dit Albucassis, perfectionna un alambic au bain-marie, technique privilégiée chez les alchimistes arabes et perses utilisée jusqu’au XVIIIe siècle[25]. Même après l’innovation technique de l’alambic, se maintient le goût pour les odeurs fortes et animales, des ingrédients marqués du sceau du luxe. On peut constater le désir de mélanger ces ingrédients à ceux d’origine florale. Un procédé fréquemment utilisé consistait à réduire en poudre des ingrédients bruts, comme les clous de girofle ou la cannelle, à l’aide d’un mortier. Ensuite, on remplissait l’alambic en alternant des couches de fleurs — généralement des roses ou des fleurs d’oranger — sur lesquelles on dispersait cette poudre. Les fragrances les plus précieuses, telles que le musc, l’ambre ou la civette, étaient déposées sur un tissu placé à l’extrémité de l’alambic. Ainsi, l’eau distillée qui en sortait s’imprégnait-elle de ces odeurs, tout en préservant leur intégrité[26].
Usages médicinaux des fleurs
Les théories médicales d'inspiration galénique soutenaient que les odeurs avaient une incidence directe sur la santé. L’utilisation médicinale des fleurs était donc fondamentale : leurs arômes étaient considérés comme purificateurs de l'air, neutralisant l'air « corrompu » ou infecté. Les huiles de giroflée et de lavande étaient utilisées comme antiseptiques. La lavande servait aussi à traiter la galle et d’autres traitements de dermatose. Ces huiles et onguents servaient aussi dans les bains de bouche[27].
Selon les principes de la médecine galénique, il fallait prendre en compte la complexion du malade dans la conception du soin. Pour les complexions humides et froides, il était recommandé d’utiliser des arômes perçus comme chauds (cannelle, clous de girofle, musc, benjoin, fleur d’oranger). Pour les complexions chaudes, comme celle des hommes, il était recommandé d’utiliser des arômes perçus comme froids (santal, camphre, rose, ou racines d’iris). Les ingrédients floraux étaient donc séparés (chauds ou froids[28]).
En outre, ces ingrédients n’avaient pas la même efficacité selon la saison. Dans le Livre du soin de la santé selon les saisons ou Livre de l’hygiène, le médecin grenadin Muhammad B. Abdallah Ibn al-Khatib (1313-1375) affirme qu’en été, il faut inhaler « des odeurs rafraichissantes et aromatiques comme les roses, le saule, les violettes, les nénuphars et les fleurs de myrrhe »[29]. Pour l’hiver il recommande des inhalations de parfums chauds : « comme l'ambre dans ses différentes variétés, les branches et les gommes aromatiques, mais aussi le musc de civette, les eaux de fleurs chaudes, comme l'orange acidulée, la rose blanche musquée, le jasmin, la giroflée, les clous de girofle, la noix de muscade, la fleur de noix de muscade »[30].
Pour une plus grande efficacité, il convenait de respecter le calendrier des floraisons et des récoltes pour optimiser les vertus des fleurs. Saladin d’Ascoli, au XVe siècle, conseillait aux apothicaires de ramasser les herbes et les fleurs aux mois d’avril et de mai, les graines, en juin et en juillet, les racines à l’automne, moment où les fleurs fanaient et les vertus de la plante se retrouvaient à sa base[31]. Son travail a eu une forte incidence en Espagne comme le démontre la traduction de Alfonso Rodríguez de Tudela, de 1515 que nous utilisons ici. La réalisation de certaines eaux ou huiles était soumise à un calendrier : l’huile de violette devait se faire en mars, celle d’iris en avril, l’huile de lentisque et de laurier en décembre, l’eau de rose en mai[32]. Rodríguez de Tudela indique également que, selon Arnauld de Villeneuve, les fleurs devaient être récoltées en fonction de l’astrologie pour une action médicinale efficace[33].
Conclusion
Au cours du Moyen Âge hispanique, les fleurs avaient une importance sensorielle et médicinale qui les a imposées comme des ingrédients essentiels dans trois domaines clés de la vie quotidienne : les cosmétiques, la parfumerie et la médecine. L'élite manifestait son goût pour le luxe olfactif dans l’art des jardins et les décorations, mais aussi en élaborant des eaux aromatiques et des huiles à partir de ses fleurs préférées, telles que la rose, le jasmin et la fleur d'oranger. Cette pratique, abondamment documentée dans les livres de recettes et les manuels médicaux, en particulier à destination d’un public féminin, reflétait la richesse des connaissances botaniques et l'influence de la culture orientale. Cependant, la nature des fleurs posait un défi de taille : leur fugacité. La courte durée de vie des arômes floraux, une faiblesse face à la stabilité des parfums animaux ou minéraux, a stimulé la recherche d'innovations. La distillation a permis de capturer et de préserver l'essence florale.
L’usage médicinal de fleurs était ancré dans les théories galéniques, qui associaient les odeurs à l'équilibre corporel et à la santé. Les arômes floraux étaient non seulement considérés comme purificateurs de l'air vicié, mais agissaient également comme des agents thérapeutiques capables d'équilibrer le tempérament du patient en fonction de son humeur et des saisons. L'étude des recueils de recettes, des manuels et des œuvres littéraires confirme l'importance pratique et symbolique des fleurs, non seulement pour la santé, mais aussi pour la formation de l'idéal de beauté et de plaisir médiéval.
Notes
[1] Michel PASTOUREAU, « Monarchie végétale », M. PASTOUREAU (dir.), Une fleur pour le Roi, jalon pour une histoire de la fleur de lis au Moyen Âge. Flore et jardins, usages, savoirs et représentations du monde végétal au Moyen Âge, Études réunies par Pierre-Gilles Girault, coll. Le Léopard, Paris, 1997, p. 113-130.
[2] Julia ROUMIER y Gisela CORONADO SCHWINDT, « Un paisaje de aromas y perfumes : la seducción del olfato según las fuentes y prácticas medievales y de la Temprana modernidad », Estudios de Historia de España, 2025, Vol. 27 / N° 1, p. 1-11, https://doi.org/10.46553/EHE.27.1.2025 (p. 1-11).
[3] Francisco José ALFARO et Francisco Javier MARICHALAR, « La peste en España a mediados del siglo XVII (1647-1654). Medidas profilácticas y repercusiones comerciales » Investigaciones de Historia Económica- Economic History Research, 2020, Vol. 16 / Nº 4, 23-34. https://doi.org/10.33231/j.ihe.2020.10.006 . Peter BURKE, « Urban Sensations: Attractive and Repulsive », in H. ROODENBERG (ed.), A Cultural History of the Senses in the Renaissance, 3, London, Bloomsbury, 2014, 43-59.
[4] Luis GARCÍA BALLESTER, « La destilación: técnica y material », La búsqueda de la salud. Sanadores y enfermos en la España medieval, Barcelone, 2001, 632-644.
[5] Diana PELAZ FLORES et Germán GAMERO IGEA, « El jardín real, el jardín imaginado: La creación del espacio natural en las coronas de Castilla y Aragón en el tránsito del renacimiento », La corónica: A Journal of Medieval Hispanic Languages, Literatures, and Cultures, 2015, Vol. 44 / N° 1, p. 16.
[6] Cherif ABDERRAHMÁN JAH, Los aromas de Al-Andalus. La cultura andalusí a través de los perfumes, especias y plantas aromáticas, Madrid, 2001.
[7] Élisabeth MOTTE, Mélissa BARKAT, « El Ghannami Rachida. Transferts de plantes. “De la Méditerranée arabophone aux Amériques, les herbes aromatiques et leurs dénominations” », in La langue française : vecteur d’échanges culturels. Actesa du 133e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Migrations, transferts et échanges de part et d’autre de l’Atlantique », Québec, 2008, Paris, 2012, p. 73-86. (Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 133-5) www.persee.fr/doc/acths_1764-7355_2012_act_133_5_2152
[8] Wendy DAVIES, « Gardens and Gardening in Early Medieval Spain and Portugal », Early Medieval Europe, 2019, Vol. 27 / Nº 3, p. 327-348. https://doi.org/10.1111/emed.12342 .
[9] María del Rosario AGUILAR PERDOMO, « Espesuras y teximientos de jazmines. Los jardines en los libros de caballerías españoles, entre lo medieval y lo renacentista », eHumanista: Journal of Iberian Studies, 2010, Vol. 16, p. 195-220.
[10] Elena MARTÍN MARTÍNEZ DE SIMÓN, « El mundo vegetal en la Edad Media », Biblioteca: estudio e investigación, 2018, Nº 33, p. 47-70.
[11] Pour une étude sur le symbolisme de la décoration végétale dans l'art espagnol du haut Moyen Âge, voir : Ana María QUIÑONES COSTA, La decoración vegetal en el Arte Español de la Alta Edad Media: su simbolismo (thèse de doctorat).
[12] Diana PELAZ FLORES et Germán GAMERO IGEA, « El jardín real, el jardín imaginado: La creación del espacio natural en las coronas de Castilla y Aragón en el tránsito del renacimiento », La corónica: A Journal of Medieval Hispanic Languages, Literatures, and Cultures, 2015, Vol. 44 / N° 1, p. 31.
[13] Nous réalisons toutes les traductions de l’article. Gabriel Alonso de HERRERA, Obra agricultura, Alcalá, 1513, Thomas Capuano, Hispanic Seminary of Medieval Studies (Madison), 1995. « Los naranjos. y estos otros arboles de su compañia son arboles muy graciosos y en su verdor de hojas/olor de flor».
[14] Javier LÓPEZ RIDER et Ricardo CÓRDOBA DE LA LLAVE, « El cuidado del cuerpo en la Edad Media y el Renacimiento », Dynamis: Acta Hispanica ad Medicinae Scientiarumque Historiam Illustrandam, 2023, Vol. 43 / Núm. 1, p. 13-30. https://doi.org/10.30827/dynamis.v43i1.28962
[15] Teresa CRIADO VEGA, « Las artes de la paz. Técnicas de perfumería y cosmética en recetarios castellanos de los siglos XV y XVI », Anuario de Estudios Medievales, 2011, Vol. 41 / Nº 2, p. 858. https://doi.org/10.3989/aem.2011.v41.i2.374
[16] Alicia MARTÍNEZ CRESPO (éd.), Manual de mugeres en el qual se contienen muchas y diversas reçeutas muy buenas, Salamanca, Universidad de Salamanca, 1995. Manuscrit de la Biblioteca Palatina de Parme (Italie), Mss. 834. https://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/manual-de-mujeres-en-el-cual-se-contienen-muchas-y-diversas-recetas-muy-buenas-1303508/html/. Je tiens à citer ici le travail de master recherches Al-Ándalus réalisé en 2022 par Pauline Boucherie, avec un essai de traduction du Manual (sous la direction de Julia Roumier, université Bordeaux Montaigne).
[17] Ibid. ; « Pomas para oler y confortar ». voir aussi : « Pasticas confortativas para perfumar ».
[18] Les vertus des fleurs leur conféraient une grande valeur. La rose était si prisée qu’elle constituait une ressource commerciale majeure et les décisions reflètent le désir de protéger sa culture, comme on le constate dans les textes juridiques, tels les Fueros de Cuenca, Teruel, Sepúlveda, Brihuega et d’autres encore; Miguel GUAL CAMARENA, Vocabulario del Comercio Medieval. Colección de aranceles aduaneros de la Corona de Aragón (siglos XIII y XIV), Barcelona, 1976, p. 409.
[19] Manual de mugeres : Recette pour faire des parfums alexandrins : « Deux onces de liseron noir, six onces de liseron blanc, une de benjoin, quatre onces de laudanum, une de styrax liquide, deux de santal blanc jaunâtre, une onces styrax calamite, deux onces de cannelle et d’aloé, une once d’ambre et de musc et une once de charbon de saule préparé dans du vinaigre blanc. Pétrir toutes ces choses avec de la gomme de Gante. Mouillez dans de l’eau de rose et laissez la gomme tremper un jour. Une fois la pâte prête, faites des batônnets, des pastilles ou ce que vous voulez et laissez sécher au soleil. ».
[20] Cristóbal de VILLALON, El Scholástico, vers 1539, Richard J. A. KERR (edición crítica y estudio), Madrid, 1977, p. 34. « Si los brutos quieren dormir para reposar con el natural de su cuerpo solamente es en el campo entre las frescas y olorosas yeruas y flores y venida la mañana van al exerçiçio para que naturaleza los crio: […] El bruto no tiene otros olores ni vnguentos sino los que naturaleza les dio en si o los suaues de las yeruas en que se repastan: mas los hombres procuran traer las espeçies de Arabia y de las indias y Egipto ençienso almizque menjui: mas aun masan suaues pomas pastas y confeçiones de ambar algalia, estoraque y de otros muchos vnguentos preçiosos y olorosas espeçias. Y para se deleitar en sus actos venereos se ruçian y lauan con aguas y açeites sacados destas espeçias y flores y yeruas: como de rosas de claueles / de azahar de trebol de jazmin ».
[21] Fernando de ROJAS, La Celestina. Tragicomedia de Calisto y Melibea, F. J. LOBERA; G. SERES; P. DÍAZ-MAS; C. MOTA ; Í. RUIZ ARZALLUZ ; F. RICO (éds.), Barcelona, 2000, p. 59-60: « Sacaba aguas para oler de rosas, de azahar, de jazmín, de trébol, de madreselvia y clavellinas, mosquetadas y almizcladas, polvorizadas con vino. Hacía lejías para enrubiar, de sarmientos, de carrasca, de centeno, de marrubios, con salitre, con alumbre y milifolia y otras diversas cosas. Y los untos y mantecas que tenía es hastío de decir: de vaca, de oso, de caballos y de camellos, de culebra y de conejo, de ballena, de garza y de alcaraván y de gamo y de gato montés y de tejón, de arda, de erizo, de nutria. Aparejos para baños, esto es una maravilla de las yerbas y raíces que tenía en el techo de su casa colgadas: manzanilla y romero, malvaviscos, culantrillo coronillas, flor de saúco y de mostaza, espliego y laurel blanco, bistorta rosa y gramonilla, flor salvaje y higueruela, pico de oro y hojatinta. Los aceites que sacaba para el rostro no es cosa de creer: de estoraque y de jazmín, de limón, de pepitas, de violetas, de menjuí, de alfócigos, de piñones, de granillo, de azufaifas, de neguilla, de altramuces, de arvejas y de carillas y de yerba pajarera, y un poquillo de bálsamo tenía ella en una redomilla que guardaba para aquel rascuño que tiene por las narices ».
[22] Ruperto DE NOLA, Libro de guisados, D. PÉREZ (ed.), Madrid, 1929, p. 27.
[23] Annick LE GUERER, Les parfums, des temples égyptiens aux temples de la consommation, Université de Bourgogne, 2015.
[24] Teresa CRIADO VEGA, « Las artes de la paz. Técnicas de perfumería y cosmética en recetarios castellanos de los siglos XV y XVI », Anuario de Estudios Medievales, 2011, Vol. 41 / Nº 2, p. 867. https://doi.org/10.3989/aem.2011.v41.i2.374
[25] Abdelhak EL MOSTAIN, « Et l’alambic créa l’eau de vie », e-Phaïstos [En ligne], X-1, 2022. https://journals.openedition.org/ephaistos/9923
[26] « Para hacer agua de trébol que sea muy olorosa : “Tomar cuatro onzas de simiente de trébol, y una de canela, y media de clavos. Y hacer todas estas cosas polvos. Y henchiréis la alquitara de rosas polvorizándolas a lechos con estos polvos. Y sacaréis el agua de las rosas teniendo al pico de la alquitara un pañico de lino con un poco de almizcle y canfora. Gastarse han estos polvos en cantidad de un azumbre de agua », Manual de mugeres, p. 65.
[27] Nous renvoyons à cet excellent travail : Javier LÓPEZ RIDER et Rafael María GIRÓN PASCUAL, « Trading Beauty. Commerce and Cosmetic Recipes in Medieval and Early Modern Ages », J. LOPEZ RIDER et R. M. GIRON PASCUAL (eds.), The Search for Wellbeing and Health between the Middle Ages and Early Modern Period, Oxford, 2023, p. 46-63, p. 57.
[28] Fernando SERRANO LARRAYOZ, « Olores, medicina y perfumes ambientales en territorio hispano durante la Baja Edad Media y el Renacimiento », Estudios de Historia de España, 2025, Vol. 27 / N° 1, p. 16 https://doi.org/10.46553/EHE.27.1.2025.p12-38
[29] Ibn AL-HATIB, Libro del cuidado de la salud durante las estaciones del año o Libro de higiene, M. de la C. VÁZQUEZ DE BENITO (edición, estudio y traducción), Salamanca, 1984, p. 198: « [en verano] flores refrigerantes y aromáticas, como rosas, sauces, violetas, nenúfares y flores de mirto; aguas y perfumes equilibrados y que contengan sustancias refrescantes, por ejemplo, lalajij de ámbar, mezclado con alcanfor, y los óleos pertinentes, por ejemplo de violeta, sándalo y similares”. En automne : “para perfumar, los óleos aromáticos, como el beleño y similares y al-lajalij de ámbar ».
[30] Ibidem, p. 204-205. « Flores y perfumes cálidos en justa proporción, como el ámbar en sus distintas variedades, ramas y gomas aromáticas y, también, las algalias, aguas de flores cálidas, como de naranja ácida, rosa blanca almizclada, jazmín, alhelí, clavos, nuez moscada ».
[31] SALADINO, Compendio de los boticarios, A. RODRIGUEZ DE TUDELA (trad.), Thomas M. CAPUANO (éd), Hispanic Seminary of Medieval Studies, Madison, 1990, p. 23v. cf. Corpus diacrónico del español.
[32] Ibidem, p. 24v-26v.
[33] Ibidem, p. 24r. « Es de notar más, según la dotrina de Arnaldo de Vilanoua en vn libro suyo de simples, que para las yeruas y flores, raýzes y simientes, tengan singular, singular virtud y propiedad a las enfermedades, hase de coger según diuersos sinos del zodíaco ».
Bibliographie
María del Rosario AGUILAR PERDOMO, « Espesuras y teximientos de jazmines. Los jardines en los libros de caballerías españoles, entre lo medieval y lo renacentista », eHumanista: Journal of Iberian Studies, 2010, Vol. 16, p. 195-220.
Francisco José ALFARO et Francisco Javier MARICHALAR, « La peste en España a mediados del siglo XVII (1647-1654). Medidas profilácticas y repercusiones comerciales » Investigaciones de Historia Económica- Economic History Research, 16, 2020, p. 23-34. https://doi.org/10.33231/j.ihe.2020.10.006
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Pour citer cet article
Gisela CORONADO SCHWINDT, Julia ROUMIER, "Le parfum des fleurs : pouvoir curatif, symbolique et émotionnel dans les cosmétiques et la médecine de la culture hispanique médiévale ", Effervescences Médiévales, 2025 [En ligne], mis en ligne le 8 décembre 2025.




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